
Une pionnière du politique sur WhatsApp
Alors que la majorité des responsables politiques français communiquent encore via X (ex-Twitter), Anne Hidalgo a fait un choix audacieux : ouvrir sa propre chaîne WhatsApp.
L’idée était forte : renouer un lien direct avec les citoyens, sans filtre médiatique, ni algorithme, ni polémique permanente.
Un geste pionnier, à l’image d’une tendance mondiale : dirigeants, médias et marques investissent progressivement les chaînes WhatsApp, un espace qui combine proximité, authenticité et confidentialité.
Mais plusieurs mois après le lancement, le constat est sans appel : la chaîne WhatsApp de la maire de Paris ne décolle pas encore (un peu plus de 18 000 abonnés versus 1,4 millions sur X malgré l’absence de publication depuis novembre 2023). Peu d’abonnés, faible engagement… Et pour les équipes de Messaging Me, le problème ne vient pas du canal, mais du contenu et du rythme de publication.
Les chaînes WhatsApp : un média sans algorithme, mais exigeant
Contrairement à X, Instagram ou Facebook, les chaînes WhatsApp ne reposent sur aucun algorithme.
👉 Pas de mise en avant automatique.
👉 Pas de viralité artificielle.
👉 Pas de retweets, pas de “boost”.
C’est à la fois leur force — l’audience est 100 % organique, fidèle, choisie — et leur faiblesse : il faut publier régulièrement pour exister.
Sur WhatsApp, la fréquence prime sur la forme.
Une publication par semaine, même soignée, ne suffit pas : il faut rythmer la conversation pour que le canal reste vivant.
C’est un média d’habitude, presque intime, où les utilisateurs attendent des touches régulières, humaines, spontanées.
Des formats adaptés aux codes WhatsApp
Certes, une chaîne WhatsApp permet de publier texte, photo, vidéo et liens — sans avoir à gérer les commentaires ou le community management fastidieux d’autres plateformes.
Mais tout l’enjeu réside dans le ton et le format.
Les audiences WhatsApp n’attendent pas des messages “institutionnels” ou “corporate”. Elles veulent du contenu :
- bref, clair, direct ;
- proche du quotidien, humain, incarné ;
- participatif, notamment grâce aux sondages, qui fonctionnent remarquablement bien.
C’est là que la chaîne d’Anne Hidalgo semble pêcher : les publications y reprennent souvent les codes d’un fil Twitter ou d’un communiqué de presse — informatifs, mais peu engageants dans ce contexte.
Sur WhatsApp, on ne parle pas “aux gens” : on parle “avec eux”.
Quand le contenu ne parle pas le langage du canal
Le succès sur une chaîne WhatsApp ne repose pas seulement sur le statut de la personnalité ou la notoriété du compte.
Il dépend avant tout de la pertinence du contenu dans le cadre de l’application.
L’audience WhatsApp est plus conversationnelle, plus mobile, et plus fragmentée.
Les utilisateurs y lisent leurs messages dans le flux de leur journée : dans le métro, entre deux réunions, le soir avant de dormir.
Résultat :
- Les formats longs ou trop institutionnels sont vite zappés.
- Les visuels légers, vidéos courtes, stories du quotidien ou les questionnaires rapides suscitent davantage d’engagement.
- La régularité et la cohérence du ton construisent la confiance sur le long terme.
Anne Hidalgo, en choisissant WhatsApp, a eu l’intuition juste.
Mais pour transformer l’essai, il faudra désormais adopter les codes du canal — et non y dupliquer ceux des réseaux sociaux classiques.
La Chaîne WhatsApp : un nouveau langage à apprivoiser
Chez Messaging Me, nous observons un phénomène récurrent :
Les marques, les médias ou les personnalités qui réussissent sur WhatsApp sont celles qui pensent WhatsApp comme un média à part entière.
Pas comme un simple relais de leurs autres contenus, mais comme un canal natif, avec :
- ses codes (ton direct, formats courts, storytelling sincère),
- sa rythmique (plus fréquente qu’ailleurs),
- et son intimité (une relation sans intermédiation).
La clé du succès n’est pas la taille de la communauté, mais la régularité de l’attention.
En conclusion : pionnière oui, mais pas encore native
Anne Hidalgo a ouvert la voie — et c’est déjà une étape majeure dans l’adoption politique de WhatsApp Channels en France.
Mais son exemple rappelle une vérité simple : la réussite sur un canal n’est jamais automatique.
Sur WhatsApp, il ne suffit pas d’être le premier :
il faut être présent, proche, et pertinent.
Et à l’heure où les audiences désertent X et où la confiance envers les réseaux sociaux traditionnels s’effrite, les chaînes WhatsApp représentent un terrain d’expression crédible, direct et durable — à condition de maîtriser ses codes.
Chez Messaging Me, nous accompagnons les équipes politiques, marques et institutions dans la conception et l’animation de leurs chaînes WhatsApp : stratégie de contenu, rythme éditorial, formats natifs. Parce qu’un bon canal ne suffit pas : il faut savoir lui parler.
