Les textos ou WhatsApp, c’est pareil me disait encore… je ne sais plus d’ailleurs, mon voisin, ma tante, mon restaurateur préféré.
Vraiment ?
Eh bien pas du tout. Non.
Si l’un et l’autre consacrent depuis des années l’avènement de la conversation écrite au détriment des appels et traditionnels messages vocaux, leur usage n’a fait que se différencier ces dernières années.
Le SMS c’est désormais :
· Événementiel car je veux marquer le coup, c’est une marque d’ultra proximité avec mon interlocuteur
· Professionnel, autant dans la démarche de campagnes de SMS promotionnels que comme un canal proposé à ses collègues pour éviter la sphère personnelle des messageries instantanées
· Utilitaire, combien de SMS reçus pour confirmer un achat, m’authentifier, valider une réservation, etc
· Enrichi, d’années en années depuis les évidents emojis aux avatars en passant par les stickers et autres effets vite testés et vite abandonnés
· Ennuyeux ? Il est vrai que je suis rarement dans l’attente impatiente de recevoir un SMS car ce n’est pas là qu’ont lieu mes interactions les plus intéressantes…
A son presque exact opposé, le messaging lui c’est :
· Une conversation : continue, permanente, asynchrone
· Multi modales : des images, du son, des vidéos, des partages d’autres contenus digitaux et évidemment des messages vocaux dans de plus en plus de cas
· Émotionnel : on est sur le canal ultime de l’intimacy, je partage d’emblée ma photo, ma disponibilité, j’ouvre une porte sur mon mobile
· Un concentré de technologie : derrière le simple affichage de conversation, WhatsApp et Messenger n’ont par exemple cessé d’évoluer depuis des années et ce avec une force invisible ou presque. Chaque changement, ajustement (en dehors de ceux autour de la privacy qui font l’objet d’âpres débats mais là n’est pas la question ici) s’est fait de manière « soft » quasi imperceptible parfois. Les meilleurs exemples ? Le système de search à l’intérieur d’une conversation, préalablement une fonction quasi introuvable et jamais utilisée remonter dans l’interface de manière immédiate désormais. Le système de réponse à chaque « bulle » de conversation est lui aussi devenu un usage classique. Et plus récemment channels annonce une nouvelle approche plus one to many !
· Une légèreté dans la collecte de datas hors norme : qui n’a pas déjà été étonné de ne pas recevoir ses textos mais de voir WhatsApp déjà afficher des conversations non lues ?
· Universel : évident d’usage au même titre que le SMS, installé ou presque par défaut sur chaque smartphone ou dès les premiers téléchargements, 2M d’usagers…
· Accessible : partout et dans toutes les zones avec une facilité déconcertante, nul besoin d’opérateur ou de carte sim, une borne wifi et c’est opérationnel
Vous l’aurez compris, ici, on aime bien les SMS dans leur rôle d’aujourd’hui et pour avoir fait entrer les gens dans l’ère de l’écrit conversationnel mais on estime que la comparaison avec le petit frère messaging devenu adulte n’est plus d’actualité. Le messaging aujourd’hui, c’est une évidence en chiffres, 1 milliard de messages échangés chaque jour dans une logique business notamment. Et surtout en volume d’usages avec des pays où désormais, un bug de fonctionnement de WhatsApp est plus préoccupant qu’une coupure d’électricité.
Alors, les mauvaises langues ne cesseront de dire que ce n’est pas bon de tout faire passer par les messageries d’un géant de la technologie ou feront l’objection que la couverture de ces messageries n’est pas universelle.
Sérieusement ?
Sérieusement, le volume de données que l’on laisse déjà aux fameux GAFA est faramineux tous les jours, qui a envie de se passer de tous les services digitaux utilisés dans son quotidien, dans sa voiture, depuis son canapé. Personne ne peut vouloir le faire sérieusement. Et s’il restait des vrais / faux adeptes de la privacy ou des anti Meta ou Google, la proportion de gens qu’ils représentent en fait simplement une cohorte marketing totalement marginale qui ne sera pas dans votre cible. Dont acte.
Sérieusement, WhatsApp et Messenger ne couvrent « que » 60 à 70% de la population en termes d’équipement. Qu’un CMO compétent trouve un levier média qui couvre par défaut 60% de la population via un seul bassin d’audience et on pourra reparler de cette objection qui est finalement un peu fantaisiste.
Alors oui, on est chez un seul acteur la plupart du temps mais la puissance de ce qu’il permet de faire vaut bien qqs renoncements d’audience qui peuvent être compensés.
A ce stade, j’aimerai donc en profiter pour tuer le fameux mythe du SMS conversationnel. Cela ne veut pas dire grand-chose d’ailleurs cette dénomination à bien y réfléchir. Le SMS on l’a vu reste informatif la plupart du temps. Il n’a pas une vraie consistance d’un strict point de vue de la conversation. A la rigueur avec votre +1 ou votre mamie. Et encore.
Ceci étant dit, le vrai lieu du conversationnel, c’est et ce sera encore plus demain le messaging où la conversation pourra comme dans la vraie vie être ponctuée d’images, de réactions, bientôt de transactions.
Seul l’avènement du RCS pourra rebattre les cartes, attendons encore un peu l’arlésienne qu’il est rendra cet article peut-être enfin caduc !
D’ici là, merci au SMS d’avoir ouvert la voie et place au messaging 😉